Lot : 1
Ecole romaine du XVIIe-XVIIIe siècle. « Scène pastorale dans un jardin romain ». Huile sur toile. Dim.205×152 cm. Rentoilage. Le sujet du tableau est une pastorale, une scène champêtre ou sont figurés des bergers et leurs troupeaux, ici de vaches et de chèvres. Le groupe principal situé au premier plan représente une jeune femme qui tient un nourrisson emmailloté dans ses bras. Elle est tournée vers un jeune garcon qui lui parle, le doigt levé, le geste appuyé d’un mot qui pourrait être une révélation, une recommandation, une admonestation ou tout autre chose ! L’attitude de ce jeune garcon est prolongée par celle d’un troisième personnage qui est assis nonchalamment, le torse nu, et qui regarde la jeune femme en lui désignant avec son bras tendu la direction du troupeau de vaches. Quelle peut être la signification de cette scène ? Une allégorie de la maternité, de la terre nourricière, celle que chantent les Bucoliques de Virgile qui ont tant inspiré les artistes ? Les pastorales peuvent donner lieu à une interprétation qui met en avant des sous-entendus de toute nature. Elles ne sont pas aussi innocentes qu’elles le paraissent et il est possible d’en donner une autre lecture. Le décor champêtre de cette scène est celui de la campagne romaine que dessinent de hauts pins parasols et que parcourt un ruisseau sinueux. Au loin, dans la large trouée de la frondaison des arbres apparait une ville antique, Rome très certainement, avec un obélisque de granite rouge qui surplombe une fontaine et qui est placé devant des architectures que rythment de larges arcades. L’obélisque pourrait être celui de l’Esquilin. D’origine égyptienne il encadrait le mausolée d’Auguste avec celui de son jumeau, l’obélisque du Quirinal. Le tout premier plan du tableau évoque lui aussi Rome et l’antiquité avec un vase cratère monumental sur socle, une interprétation du vase Borghèse ou Médicis. L’auteur de cette pastorale pourrait être Angeluccio (c.1620-c.1650), l’élève le plus doué de Claude Lorrain selon son biographe Pascoli . Décédé prématurément à l’age de 30 ans, Angeluccio laisse un vingtaine de tableaux connus, peut-être plus mais qui ont pu être attribués à d’autres peintres. Contemporain de Angeluccio, Herman van Swanevelt (c.1603/1604-c.1655) dit Herman d’Italie est proche de notre tableau comme encore plus sûrement le plus tardif Jean-Baptiste Lallemand (1716-1803) dont plusieurs pastorales affectionnent notre obélisque de granite rouge et notre vase cratère dans une campagne romaine idéalisée.
Prix marteau : 12000€