Lot : 166
Attribué à Amico ASPERTINI (1475 – 1552). L’arrestation du Christ. Panneau de peuplier en tondo, grisaille. Sans cadre. Diam. 33.2 cm. Restaurations anciennes. Au revers inscription ‘Galle Barberini’ et ‘via Cucli G …’L’épisode de l’arrestation du Christ au Jardin des Oliviers, au moment ou il recoit le baiser de Judas, se passe la nuit et le nocturne est ici évoqué par les torchères, portées par les gardes à gauche. A droite, on voit la lutte entre Simon-Pierre et Malchus, souvent représentée (Jean, 18, 10). Peint en camaïeu de bruns à l’imitation du bronze, le panneau présente un grand souci de vérité archéologique dans la description des armures romaines et des torchères, inspirées par les reliefs de la colonne de Trajan. C’est dans le milieu romain des élèves de Raphaël que cette recherche sur les motifs antiques véridiques tirés des fouilles -comme celles de la Domus Aurea – se développe , diffusée par exemple par les fresques et les frises gravées de Polidoro da Caravaggio. L’attribution à Amico Aspertini de notre tableau se fonde plus par la comparaison avec ses dessins que par ses grands formats en couleur. Cependant, on connait des peintures en grisailles chez lui (catalogue de l’exposition, Amico Aspertini (1474-1552) artista bizzarro nell’età di Durer e Raff&ello , Bologne, Pinacoteca Nazionale 2008-2009, pp. 102-105.). Ce panneau faisait peut-être partie du cadre d’un grand retable, comme les deux tondi de Polidoro da Caravaggio pour le retable de la Pescheria (Naples, Musée de Capodimonte). Des exemples similaires existent en France (émaux ronds de Jean Fouquet pour le diptyque de Melun) et en Espagne (tondi de Vicente Macip au musée du Prado à Madrid). Un dessin de Biagio Pupini (avant 1511 – après 1575) sur le même sujet, conservé au Département des Arts graphiques du Louvre (INV 8854, Recto interprète notre composition avec de nombreuses variantes. Amico Aspertini, acteur majeur de l’école bolognaise du début du XVI siècle, se forme chez Lorenzo Costa et Francesco Francia. Durant son séjour romain, il s’imprègne Pinturicchio et de Filippino Lippi et il est fasciné par les motifs antiques, qu’il reprend avec un langage unique, violemment anticlassique, comportant des détails extravagants. Vasari le définit comme une ?homme capricieux, à la cervelle bizarre?. Dans les années ou le courant raphaélesque s’enracine à Bologne, il résiste à ce style et développe un maniérisme acerbe, qui regarde plut&t les gravures nordiques, comme celles de Dürer. Expert: Cabinet Turquin.
Prix marteau : 1900€