Lot : 17
Grand portrait de dignitaire. Japon. Période de Muromachi (1336-1573). Encre et pigments sur soie. 194 x 128 cm. La réalisation de cet important portrait a nécessité la préparation d’un support juxtaposant trois lés de soie. Le personnage anonyme y est représenté en costume de courtisan tenant une tablette de la main droite, le sabre passé à la ceinture. Il est assis sur une sorte de piédestal quadripode ce qui n’est pas l’usage pour les portraits civils, mais davantage associé aux représentations de Kamis, ces divinités ou esprits vénérés dans la tradition shintoïste. Les traits du visage, le sabre et la tablette inciteraient à considérer qu’il s’agit très probablement d’une représentation de Tenjin, nom constituant l’abréviation de Tenman Daijizai Tenjin, titre divin attribué à Sugawara no Michizane (845-903), illustre homme d’Etat, savant et artiste disgracié et exilé a priori à tort. Il fut d’abord considéré comme un esprit rancunier et farouche qu’il fallait se ménager, et donc regardé comme un kami particulier, avant d’être honoré et vénéré en tant que divinité de la poésie, des études et de la culture en général, non seulement à Kyoto, mais rapidement dans tout le Japon. Il est intéressant de noter qu’à ce titre, il est autant vénéré dans les sanctuaires Shinto que bouddhistes Zen. Ce serait essentiellement durant la fin de l’époque des dynasties du Sud et du Nord (1333-1392), et durant l’époque de Muromachi que la dévotion envers Tenjin connut son plus important développement dans les monastères Zen. Exécuté durant la période de Muromachi, notre grand portrait se situerait donc au pic de la popularité du culte rendu à Tenjin. Usures, encadré sous verre. Provenance : Collection Trémois. Acquis de Michel Beurdeley (Paris) en 1968. Publié / Reproduit : Michel Beurdeley – Shinobu Chujo – Motoaki Muto – Richard Lane : » Le chant de l’oreiller – l’art d’aimer au Japon » Bibliothèque des arts 1973, page 54. TREMOIS Ouvres graphiques – Monographie 1974 – page 154.TREMOIS Peintures, sculptures, gravures, médailles et le » Musée Secret » – rétrospective à la monnaie de Paris 1984 – Catalogue pages 65 et 71 – Préfaces de Pierre Dehaye Directeur des Monnaies et Médailles, et de Michel Beurdeley Expert. TREMOIS Monographie – Editions du Rocher 1982 – Pages 204 et 207.TREMOIS Catalogue raisonné – Editions Monelle Hayot 2017 – Page 47 – Texte d’Yvan Brohard. TREMOIS un artiste, un siècle (volume le monde des arts – Editions El Viso 2022 – 3 volumes – Page 22 – Texte d’Yvan Brohard
Prix marteau : 9500€
