Lot : 178
[Lettre Autographe] Charles BAUDELAIRE – &Euvres complètes BAUDELAIRE, Charles. Lettre autographe signée » C.B. « , adressée à son imprimeur Eugène de Broise, à Alencon, contenant un poème des Fleurs du Mal. [Paris, 27 mai 1857]. 1 p. in-8. Adresse au verso du second feuillet avec timbre et marques postales. Exceptionnelle lettre inédite contenant le dernier poème de Baudelaire pour Les Fleurs du Mal, dans une version primitive. BAUDELAIRE ACHEVE LES FLEURS DU MAL ET COMMANDE LA COPIE GENERALE FINALE. » Cher monsieur, voici le dernier morceau, le centième ! – La Table ! La Couverture ! Renvoyez toute la copie et vérifiez tous les numéros et chiffres de la Table à l’aide des bonnes feuilles. Enfin veuillez agréer toutes mes excuses pour tous vos ennuis. C. B. C La Mort des Artistes Combien de fois faut-il secouer mes grelots Et baiser ton front bas, morne caricature ? Pour piquer dans le but, mystique quadrature, O mon carquois, combien perdre de javelots ? Nous userons notre ame en de subtils complots, Et nous démolirons mainte lourde armature, Avant de contempler la grande Créature Dont l’infernal désir nous remplit de sanglots ! Il en est qui jamais n’ont connu leur Idole, Et ces sculpteurs damnés et marqués d’un affront, Qui vont se martelant la poitrine et le front, N’ont qu’un espoir, – étrange et sombre Capitole : C’est que la Mort, planant comme un Soleil nouveau, Fera s’épanouir les fleurs de leur cerveau ! » En plus des changements de ponctuation, la première strophe comporte des variantes notables par rapport à la version imprimée : » Combien de fois faut-il secouer mes grelots » deviendra » Combien faut-il de fois secouer mes grelots » ; » Pour piquer dans le but, mystique quadrature » deviendra » Pour piquer dans le but, de mystique nature » et » O mon carquois, combien perdre de javelots ? » deviendra » Combien, & mon carquois, perdre de javelots ? « , etc. Il s’agit de la pièce » C » [cent] de la première édition des Fleurs du Mal, qui devint ensuite la pièce CXLVIII dans la troisième édition puis la pièce CXXIII. Cette lettre est absente de la Correspondance de la Pléiade, de Claude Pichois. Bibliographie (pour le poème) : Baudelaire, Ouvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, p. 120 et 1560. Lettre repliée et reliée dans un exemplaire des Ouvres complètes de Baudelaire. Paris, Michel Lévis Frères, 1868-1869. 6 volumes in-8. Demi-maroquin rouge, tête dorée (Reliure de l’époque). Un titre détaché, rousseurs. On trouve relié au tome 4 l’article imprimé de la nécrologie de Baudelaire, par Théophile Gautier, publié dans le Moniteur universel, du 9 septembre 1867. » Depuis longtemps déjà la Mort tournait autour de Charles Baudelaire ; elle lui avait posé son maigre doigt sur le front […] « . Expert: Emmanuel Lorient.
Prix marteau : 42000€