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Lot : 159

Les pistolets de sa Majesté Joachim Murat, Roi de Naples.

Paire de pistolets, à système de boulette de fulminate, dit nouveau système à piston, ayant été vendue à Sa Majesté le Roi de Naples Joachim-Napoléon (Murat). Canons rayés, ruban patiné, à pans, légèrement évasés vers les bouches, damassés à l’or, de filets, triangles boulés, feuillages et signés « Le Page à Paris, Arqer de l’Empereur ». Frappés en dessous « N.16 » et « A.1811 ». Queues de culasse numérotées « 1 » et « 2 », entourées de feuillages. Platines signées sur l’une « Le Page à Paris » et sur l’autre « Arquebre de L’Empereur » et chiens col de cygne décorées d’un serpent, à corps plats. Batteries à piston basculantes pour la mise en place de la boulette. Intérieurs des platines frappées « N.16 » et « A.1811 ». Garnitures en fer, découpé, gravé dans des réserves de cygne, griffon, urne, encadrées de feuillages. Détentes réglables sous pontet à repose-doigt. Crosses en noyer, en partie quadrillé. Calottes à frise en ébène sculpté. TBE Époque 1er Empire (petites usures à la patine. Lors de la vente du N°1, en 1972, il est marqué « Le percuteur et son ressort manquent, petit manque à la crête de chien », cette restauration a été très bien faite par l’Arquebusier de l’Empereur (à Bangui) Monsieur Jean Rolland, mais n’ayant pas l’autre de la paire, il y a quelques différences)

Provenance : premier pistolet de la paire, numéroté 1, Vente Drouot, Mes Ader, Ader, Picard Tajan, expert Robert-Jean Charles, le 11 décembre 1972, n°113, acheté par Rolland Jean, puis revendu le 16 octobre 1979, avec facture de Rolland Jean (arquebusier de l’Empereur, à Bangui), et expertise n°273 de Charles Marchal, le 18 décembre 1980 ; deuxième pistolet de la paire, numéroté 2, Vente Sotheby’s Londres, le 26 juin 2003, n°275.

LT : 35,4 cm et 35,2 cm

LC : 21,3 cm et 21,3 cm

Diam. à la bouche : 1,22 cm et 1,23 cm

LP : 11,65 cm et 11,62 cm

Le Page à Paris, Arqer de l’Empereur : Lepage Jean, né en 1746, Maître armurier en 1780, arquebusier du Roi Louis XVI, du Premier Consul et de l’Empereur Napoléon. Il a déposé de nombreux brevets et meurt en 1834.

Dans le brouillard de Lepage, du 1er 9bre 1810 au 20 mai 1812, à la date du 21 mai 1811, « Avoir S.M. Le Roi de Naples, vendu une Pre pistolet, dit de combat, sans la boite, qu’il me laisse (n°16), 600 (francs) ». Puis à la date du 4 Xbre (1813), « Doit S.M. La Reinne de Naples, un nettoyage de pistolets au sisthème vendus il y a deux ans, lorsquelle habitait le pavillon de Breteuil St clou et que le courier M. Charles emporte cejourd’hui, 4 (francs), avoir fourni dans la boêtte une once de poudre de …, 8 (francs), 12 (francs) ».

On joint les photocopies des brevets de Lepage, en date du 7 juin 1810.

Murat Joachim (1767 – fusillé en 1815) Il est le dernier de onze enfants de l’aubergiste et maître de poste de Labastisde-Fortunière. Sa famille l’avait destiné a rentrer dans les ordres, mais il est turbulent. En 1787, il s’enrôle dans les Chasseurs des Ardennes, puis dans la 12è de Cavalerie. Il sait écrire et parler, a de la culture générale et un goût artistique. Il est renvoyé en 1789, pour insubordination. Il revient chez lui et s’installe comme commis épicier à Saint-Céré, participe aux réunions des clubs locaux. Il s’engage en 1791, puis il est nommé dans la Garde constitutionnelle du Roi, mais démissionne rapidement. Il est Chef d’Escadron au 21è Chasseurs en 1793. Il devient aide de camp du Général Bonaparte, se distingue à de nombreuses reprises par son intrépidité et sa fougue. Il est toujours en tête de ses troupes. Il est Général de Brigade en 1796. Ensuite c’est l’Égypte, où il se fait remarquer à la prise d’Alexandrie et à la bataille des Pyramides. Au siège de Saint-Jean-d’Acre, il charge en premier, mais c’est un échec. À la seconde bataille d’Aboukir, il est blessé à la gorge, la balle passe entre les dents, car il était en train de crier. Pour ce fait d’arme, il est nommé Général de Division, en 1799. Il rentre en France avec Bonaparte. Il participe activement au coup d’État du 18 Brumaire, c’est lui qui entre en premier dans la salle du Conseil des Cinq-Cents et prononce la dissolution du Conseil. En 1800, il est Commandant de la Garde consulaire, épouse la sœur de Napoléon, Caroline Bonaparte, qu’il avait rencontré lors de la campagne d’Italie. Il commande la Cavalerie de l’Armée de réserve, et est toujours intrépide. À la bataille de Marengo, ses habit sont criblés de balles. Il reçoit un sabre d’honneur et part en Picardie, pour contrer un éventuel débarquement anglais. Repart en Italie, signe l’armistice entre la France et le Royaume de Naples et incite ses troupes à bien se comporter envers la population. À l’avènement de l’Empire, il est fait Maréchal d’Empire, puis Grand-Amiral de l’Empire, Grand-Aigle de la Légion d’honneur, Sénateur et porte le titre de Prince. Il est de la campagne l’Autriche, en 1805, arrivant l’un des premiers à Vienne. Il se couvre de gloire à la bataille d’Austerlitz et après la réorganisation de l’Allemagne, il devient Grand-duc de Berg et de Clèves. En 1806, à la campagne de Prusse, il fait toute une brigade prisonnière, avec 64 pièces d’artillerie, 45 drapeaux et le Prince de Hohenlohe. À Eylau, c’est lui qui force les russes à la retraite, grâce à sa célèbre charge de 10 à 12 000 cavaliers. En 1808, il commande l’Armée d’Espagne. À l’abdication du Roi d’Espagne Charles IV, il espère être nommé par l’Empereur pour le remplacer, mais c’est Joseph, frère de Napoléon qui  monte sur le trône. Le 1er août 1808, il devient Roi de Naples, sous le nom de Joachim-Napoléon et est bien accueilli par les napolitains. Il améliore la ville de Naples, ses défenses et la vie de ses sujets. À l’annonce de la naissance du fils de l’Empereur, il part aussitôt pour Paris, pour lui rendre visite. Il profite de son passage à Paris, pour acheter cette paire de pistolets du nouveau système, chez l’armurier Le Page, le 20 mai 1811. Il repart le 22 mai, pour son royaume napolitain. En 1812, il charge à la Moskova. Puis à la retraite, l’Armée fond, harcelée par le froid et les cosaques. Arrivé en Pologne, il rentre dans son royaume, pour renouer les relations avec les autrichiens. En 1813, il part en Allemagne pour faire des prodiges avec sa cavalerie. Début 1814, il signe un traité d’alliance avec l’Autriche. Lors de la première abdication de Napoléon, il est maintenu Roi de Naples. Au Cent-jours, il déclare la guerre à l’Autriche, est battu à Tolentino et fui en Provence. Il essaie de reprendre Naples, mais sa tentative échoue et est fait prisonnier. A son procès, il refuse de comparaître, et est condamné à mort. Il est exécute dans la cour  de la citadelle de Pizzo, en disant « Soldats ! Faites votre devoir ! Droit au cœur mais épargnez le visage. Feu ! ».

Pour la visite de Murat à Paris, pour la naissance du Roi de Rome, voir le livre de Michel Lacour-Gayet « Joachim et Caroline Murat » éditon Perrin, les pages 208 à 210.

Estimation : Nous consulter


Lot 158Paire de pistolets d'Officier de Gendarmerie, à s
Lot 160Distributeur de boulettes de fulminate. Réserve e

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