Lot : 60
FOUJITA Léonard (1886-1968) « Jeune femme aux longs cheveux », encre et lavis d’encre estompé sur papier, signé en haut à gauche Tsuguharu (en Jap.) et Foujita 25×20,3 cm. » Ce visage concentre ici tous les critères de beauté du visage occidental, selon Foujita. Idéalisation de la femme moderne qu’il c&toie à Montparnasse, et dont il a mis au point le modèle en 1924, année qu’il consacre en partie à cette recherche. Mélancolique, énigmatique, le regard est pénétrant, fortement accentué par la tache noire unie d’yeux largement ouverts, interrogeant aussi bien l’artiste que le monde… Certaines influences artistiques parisiennes sont perceptibles, notamment celles du retour à l’ordre néo classique qu’opèrent au même moment Picasso et Derain, et aussi le purisme des ovales de Constantin Brancusi. L’esthétique japonaise n’est pas absente, Foujita retient ici l’asymétrie, indispensable canon de beauté, notamment des yeux et de la bouche. La technique n’est pas moins japonaise ; entièrement réalisé au pinceau, le dessin est en réalité une calligraphie, tracée sans repentir. Les traits d’encre de Chine sont de la finesse d’un cheveu, pénétrant instantanément dans les fibres d’un papier ultra-fin. Réalisées au moyen de brosses rondes et d’essuyages de tampons d’ouate douce, les ombres du visage et du fond arrondissent le visage et le détachent du fond. Cette technique dépouillée nécessite une grande virtuosité. » Ce dessin, considéré comme parfait par son auteur, lui sert, la même année, de base à l’une de ses peintures à l’huile sur toile reproduite dans le deuxième volume du Catalogue général de l’ouvre de l’artiste, intitulé » Foujita « , par Sylvie Buisson, Ed. ACR, Paris, 2001, p. 194, n°24.79. » Inversé, le dessin étant posé face contre la toile préparée, il est encore épuré et placé sur un fond coloré. » Sylvie Buisson.
Prix marteau : 5000€
